The Golden Nib Silvertip Grade A 30 mm

Mon expérience avec The Golden Nib est pour le moins nuancée.
J’ai  en effet pu acheter chez ce vendeur, du poil d’exception, du tout venant, comme du franchement médiocre.
Et ce, sans que le facteur prix ou qualité annoncée n’influe réellement.
Bref, à chaque fois, entre les différents batchs et arrivages, c’est un peu la loterie, y compris pour le même article commandé à quelques semaines d’intervalle.
Mais pfffff, vu que leurs tarifs sont plutôt attractifs et que le choix proposé est pléthorique, bah quand je recherche une touffe pour équiper un manche orphelin, j’y reviens malgré tout !




Présentation :


Cette fois ci au programme, de la touffe géante ! Et douce si possible !
J’opte donc pour du silvertip premium grade A (le finest, j’en ai tout le tour du ventre et j’ai par le passé été pas mal refroidi par certaines références de chez eux dans ce grade de poil), la meilleure qualité disponible en 30 mm.


A réception une grosse semaine après ma commande, excellente première impression.
Ca parait doux (silvertip oblige), le poil semble de qualité, mais surtout, la densité perçue à sec est vraiment impressionnante.
Utilisateur des Chubby de Simpson (une référence à ce niveau là), je ne suis franchement pas dépaysé et je suis très surpris de constater une densité +/- équivalente à ce que l’on peut trouver chez la marque britannique.
Le poil est différent, le ressenti également comme je le développerai plus tard, mais clairement, au niveau du nombre de poils par cm carré, c’est assez similaire.





(A côté d'un Chubby 2 Best badger et d'un Chubby 1 Super badger à titre de comparaison)


C’est donc avec un réel enthousiasme que je procède au collage de la touffe sur son manche (sortie de 54 mm) et que j’attaque quelques heures plus tard, le rodage en bonne et due forme.
Le plus difficile qu’il m’ait été donné d’effectuer d’ailleurs !
Si cette touffe n’était pas pleine de promesses, elle aurait certainement fini au rebus tant j’ai pu galérer à la débarrasser de son abominable odeur de charogne.
De l’inédit à ce niveau là me concernant, vraiment décourageant !
Il m’aura fallut multiplier les shampouinages, les trempages (y compris dans des solutions à base d’huile essentielle d’arbre à thé et de vinaigre blanc), les montages de mousses par dizaines avec de multiples savons pour enfin me débarrasser de cette vieille odeur d’animal crevé.
Entre le début du rodage et le premier contact sur mes joues, une bonne semaine de soins intensifs s’est écoulée…






En action :


Mais tout ce travail préalable en valait la peine.
En effet, malgré mes craintes quant au grade du poil (silvertip, parfois trop mou), la sensation sur le visage n’a rien de la lavette tant crainte.
La touffe reste assez ferme.
Le poil est fin, mais bénéficie d’un bon ressort compte tenu du grade.
Evidemment, l’ouverture est impressionnante, mais malgré cela, grâce à la densité de poils très conséquente et à la sortie contenue (54 mm) la touffe ne s’affale pas sur les joues.
La sensation est fantastique, l’impression de se blaireauter la face avec un ours en peluche (avec un petit effort d'imagination !   ).
C’est énorme, enveloppant, mais ça se tient très bien.






(On perçoit bien sur cette photo la grande densité du TGN)



Mais…car il y a toujours un  « mais » !
Ce silvertip n’est pas aussi doux que je l’espérais.
Attention, ce n’est pas non plus du « pure badger », mais en principe, quand on achète du Silvertip, c’est que l’on est prêt à sacrifier la fermeté au profit d'une grande douceur.
Or là, c’est relativement ferme, mais lors du blaireautage, une légère sensation piquante se fait sentir lors de certains mouvements (légère la sensation, bien des utilisateurs à la peau épaisse ne la sentirait sans doute pas !).
Le blaireau est donc parti illico pour une séance de torture sur papier de verre gros grain !
A l’instar du poil de porc dont les soies s’adoucissent avec le temps en se séparant, le poil de blaireau peut connaitre, dans une moindre mesure, la même évolution.
J'ai donc décidé d’accélérer le processus avec du papier de verre et bien m’en a pris.

Je dispose désormais d'une brosse géante, douce et ferme…génial   .
Bon par contre, ça bouffe une quantité de savon impressionnante et puis il faut bien l’avouer, c’est trop gros !
C’est bien agréable de temps à autres, mais pour une utilisation quotidienne, c’est clairement too much.
D’autant que compte tenu de la taille et de la densité, ça met des plombes à sécher !
Mais malgré cela, j'en suis tout de même très satisfait, puis ça permet de varier les plaisirs.




Conclusion :

Ce blaireau, ce fut un peu les montagnes Russes émotionnelles.
Bonne surprise à réception, découragement avec l'odeur de mort qui ne voulait pas partir ; satisfaction d'être finalement parvenu à m'en débarrasser ; sentiment mitigé à cause d'un léger manque de douceur ; puis grand kiff devant le résultat obtenu une fois les travaux finis.
Bref, autant vous dire que ce n'est pas la touffe utilisable telle quelle sortie du carton.
Mais au delà du plaisir qu'elle me procure aujourd'hui, je sais désormais que toute odeur dans un blaireau est susceptible de partir si on s'en donne la peine !  

Merci pour la revue !

tiens, pour le papier de verre, tu utilises quel grit ? et humide ou a sec ?

Du 60.
Plus fin, ça n'attaquait pas assez.
Et même avec le 60, ça ma prit un bon moment (bien plus d'ailleurs qu'avec du Finest avec lequel j'avais déjà procédé).

J'ai commencé à sec ( ), puis j'ai testé aussi une fois le poil humide sans savoir quelle méthode est plus efficace que l'autre.
A noter toutefois, que lorsque le poil est humide, il se teinte provisoirement avec la couleur du papier de verre (les jolies pointes argentées deviennent gris/noir !).
Deux ou trois mousses et il n y parait plus.

ah tu 60 carrement j'pensais attaquer au 600 moi

bon ben merci, j'vais essayer ça alors, j'en ai une qui picotte un peu en mouvement circulaire.

What a revue !
Merci Vincent je me disais qu'un jour je viendrais à du 30mm et tu me fais économiser.
Bien vu le coup du papier de verre, j'ai un peu peur quand même
En tout cas le densité et la blancheur de cette touffe ça fait envie

Chrissss a écrit:ah tu 60 carrement   j'pensais attaquer au 600 moi

bon ben merci, j'vais essayer ça alors, j'en ai une qui picotte un peu en mouvement circulaire.

Si tu l'attaques avec du 600, le poil, il va se foutre de ta gueule !

Plus sérieusement, même avec du gros grain, faut quand même y aller franchement pour modifier les pointes.

pitoufo a écrit:What a revue !
Merci Vincent je me disais qu'un jour je viendrais à du 30mm et tu me fais économiser.
Bien vu le coup du papier de verre, j'ai un peu peur quand même
En tout cas le densité et la blancheur de cette touffe ça fait envie

Le 30 sur du Finest, c'est déjà gros, mais alors sur du 3 bandes qui s'ouvre davantage, c'est impressionnant.
Hier je suis repassé sur du finest en 26mm, c'est quand même plus pratique !

super revue, il est trop beau !

Belle revue Redmond

Merci pour ce partage, Redmond.

On te poursuit dans ta quête : le travail finit toujours par payer. Bravo !